7 thèmes : 14 actions concrètes pour venir en aide aux pollinisateurs
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Noël chez les abeilles
Fin novembre, Grégoire, l'apiculteur qui s'occupe de mes abeilles a envoyé des nouvelles en direct des ruches, voici son message :
Chères marraines, chers parrains,
Les abeilles ont pu bénéficier d’une belle arrière-saison pour compléter leurs réserves d’hiver.
Elles ont eu notamment une belle floraison de lierres, leur permettant d’engranger quelques ressources complémentaires, nectar et pollen.
Au moment où je vous parle, elles débutent tout doucement leur hivernage, qui devrait leur permettre de se reposer et de se tenir au chaud dans la ruche jusqu’au retour du printemps…
J’irai quand même jeter un petit coup d’œil de temps à autre, voir notamment si les réserves sont toujours abondantes.
Je pense aussi faire un traitement complémentaire contre le « varroa destructor », qui a particulièrement proliféré cette année.J’ai à présent, grâce à vos parrainages, une centaine de colonies en hivernage.Elles sont bien populeuses et fortes ! c’est prometteur pour la saison prochaine.De mon côté, j’ai fini la préparation des pots de miel pour les parrains, la semaine dernière.Les livraisons devraient avoir lieu dans les jours qui suivent… J'espère que le miel vous plaira.L’occasion pour moi, de vous remercier chaleureusement pour toute l'aide que vous m’apportez au quotidien dans mon activité apicole. Ca fait chaud au cœur de savoir qu’on est soutenu !Je vous souhaite à toutes et tous, de très belles fêtes de fin d’année, pleines de joie et de gourmandise.A bientôt, Grégoire
Vous l'avez compris, les abeilles sont désormais en repos pour l'hiver. Comme je vous l'expliquais la dernière fois, elles vont se grapper pour se tenir chaud. Elles se blottissent les unes contre les autres pour former une boule qu’elles vont chauffer en faisant vibrer les muscles de leur thorax, sans activer le mouvement d’ailes, ce qui permet de ventiler la chaleur au cœur de la grappe.
Au centre, là où la température sera la plus élevée, on retrouve bien entendu la Reine et le couvain. C’est le « cœur » de la grappe et la température y avoisine les 30°C.
Le cœur est protégé par une couronne d’abeilles qui régulent cette température. Elle forme le « manteau ». C’est sur le manteau que les abeilles sont les plus resserrées et la température avoisine les 10°C. En dessous de 10°C, les abeilles entrent dans un état « comateux », tombent de la grappe et finissent par mourir.
Les interventions de l'apiculteur aux ruchers sont limitées pendant cette période pour éviter de perturber les colonies mais il peut, en cas de redoux (température supérieure à 15°C), ouvrir les ruches pour resserrer les cadres en ajoutant une partition…
Qu'en est-il de l'état de nos abeilles sur le territoire ?
Une étude nationale relative aux mortalités des colonies d’abeilles durant l’hiver 2017/2018 a été menée à grande échelle par la Plateforme ESA (Epidémiosurveillance Santé Animale). Elle a été réalisée auprès de la filière apicole et a obtenu quelques 14 000 réponses, permettant ainsi d’avoir « une vision plus juste de la situation sanitaire du cheptel apicole français », a déclaré Patrick Dehaumont, Directeur Général de l'Alimentation.
Les premiers résultats sont hélas inquiétants…
À l’issue de l’hiver 2017/2018, de nombreux apiculteurs ont observé des mortalités « anormales » de leurs colonies d’abeilles. Ces mortalités ont été estimées à environ 29.4%, très au-delà du taux de mortalité hivernale qualifié de « normal » par l’ensemble des acteurs concernés.
Cette étude a permis outre la confirmation d’une situation critique pour la filière, de mettre en place des mesures immédiates :
- Déploiement dans de nouvelles régions de l’Observatoire des mortalités et des affaiblissements de l’abeille mellifère.
- Financement par l’État des analyses toxicologiques quand les mortalités ne sont pas expliquées par d'autres causes aisément mises en évidence.
- Rénovation du dispositif de surveillance des mortalités massives aiguës des abeilles.
- Lutte efficace, par tous les apiculteurs, contre le parasite Varroa destructor …
Une analyse complète des données recueillies sera réalisée d’ici la fin de l’année 2018.
En bref, il ne faut pas relâcher notre vigilance, les abeilles ont besoin de nous plus que jamais !
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